ÉTAT ET ASSOCIATIONS – De l’autonomie à l’encastrement idéologique
Cette étude propose une déconstruction épistémologique de la façon dont une pensée de l’État se développe au sein des associations, en montrant comment cette pensée permet en fait – à travers l’(auto)évaluation des associations elles-mêmes – à l’État de se penser lui-même et d’intégrer dans la conception et l’implémentation de ses politiques les formes de résistance des populations soumises à sa souveraineté.
Les associations : produit ou ennemi de l’État intégral ?
Une compréhension critique de ce qu’est l’État fait défaut à une large échelle, tant dans le débat public que dans les mouvements sociaux en Belgique. Cela fait partie de « l’éclipse du débat stratégique » qu’avait pointée Daniel Bensaïd dès les années 1980. Pourtant, si l’on admet la nécessité impérative pour tout projet conséquent de transformation sociale de poser la question du pouvoir politique des classes dominantes dans la société, on ne peut faire l’impasse sur la problématique de l’État et de notre rapport à lui.
Retour sur un vieux débat entre marxistes qui pourrait nourrir la réflexion sur le rapport entre État et associations
Cette analyse propose une mise en perspective des ambivalences actuelles des rapports du secteur associatif avec l’État à travers la reconstruction du débat, chronologiquement proche mais idéologiquement lointain, entre Louis Althusser et Nicos Poulantzas autour de la question du rapport entre la lutte politique révolutionnaire et l’État.
Derniers recours : Notes sur l’État pandémique
Cet article explore la réponse de différents théoriciens aux hypertrophies, échecs et antinomies du pouvoir d’État révélées par la réponse politique à la pandémie de Covid-19. Il réfléchit de manière critique à la thèse selon laquelle la pandémie a favorisé une consolidation épochale d’un État biosécuritaire, ainsi qu’à l’affirmation d’un retour de l’État vers des prérogatives biopolitiques potentiellement progressistes.
Tombeau pour les luttes ? Pour une lecture non-programmatique des processus insurrectionnels
Sans évacuer la nécessité de penser les conditions matérielles d’une lutte sociale et ses retombées concrètes, cette analyse insiste sur leur irréductibilité aux motifs, aux trajectoires, aux succès et aux échecs auxquels une quelconque anticipation stratégique voudrait les prédestiner. Car c’est peut-être bien de cette part non-programmatique des luttes, rendue à la fois proéminente et nécessaire par et dans le contexte néolibéral, que surgissent les puissances effectives et singulières des mouvements sociaux qui font notre actualité.
Les ambivalences de l’éducation populaire des travailleurs entre pacte social et néolibéralisme.
Tant les réformes successives de l’éducation permanente que le contexte de crises multiples donnent lieu régulièrement à des publications participant d’un savoir critique sur le rôle social de ce secteur.
Une lecture gramscienne de l’éducation populaire : cas de la lutte des travailleurs sans-papiers
Les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier sont en déclin. La fin du compromis fordiste et l’époque néolibérale nous ont laissé une société fondée sur le repli sur soi. La social-démocratie s’est pliée à cette forme contemporaine du capitalisme et a contribué à construire une société qui n’est qu’un agrégat d’individus.
Vingt thèses sur l’actualité intempestive de l’enquête ouvrière
Enquêtes militantes, enquêtes ouvrières, enquêtes populaires : on ne peut que se réjouir de voir aujourd’hui la question de l’enquête resurgir, en discours et en actes, au sein du secteur associativo-militant. Nous avançons ici quelques réflexions concernant le statut de l’enquête comme pratique de production collective d’un savoir militant
Éducation populaire et émancipation. Quelques pistes.
L’émancipation peut se définir comme un processus qui vise à s’emparer et à investir démocratiquement l’avenir. L’éducation populaire est de part en part liée à l’élaboration de pratiques émancipatrices.
La guerre des filtres. De la domination du « post-politique »
Le statut des postures critiques au sein du débat public est aujourd’hui en proie à des tensions qui en brouillent les manœuvres classiques : d’une part leurs espaces de déploiement continuent de considérablement se modifier sous l’impulsion du développement numérique
L’autoritarisme discret du technocapitalisme
Que penser de la concomitance, voire de l’intrication de l’extension massive du numérique dans nos sociétés et un certain devenir autoritaire du capitalisme contemporain ? Telle est la problématique au centre de cette étude : à partir d’une généalogie croisée de ces deux réalités, il s’agit ici d’évaluer d’une part si c’est le système technique du numérique lui-même qui doit…
A propos de « La révolution féministe » d’Aurore Koechlin
Cette analyse propose un compte-rendu du livre de la militante féministe et sociologue Aurore Koechlin, intitulé « La révolution féministe » (2019). L’autrice y soutient l’émergence dès le début des années 2010 d’une quatrième vague féministe venue d’Amérique Latine et qui…
Quelques pistes de réflexion pour une décroissance numérique
Faisant suite à la publication de l’essai Contre l’Alternumérisme, la présente analyse se propose d’approfondir de façon critique les enjeux de la promotion d’une « désescalade numérique » comme voie de sortie des dominations numériques.
Pour un numérique libre, transparent, local et coopératif
Alors que les dominations charriées par le technocapitalisme trouvent toute leur extension sur des niveaux qui sont difficilement mesurables par les utilisateurs quotidiens des outils numériques, la question des combats concrets contre ces…
Casser les GAFAM ou socialiser les infrastructures de feedback ?
Cette analyse vise à étudier les conséquences du développement de l’économie numérique sur le marché comme forme de coordination sociale dominante. Cela permettra de montrer comment les technologies numériques participent au…
L’esprit du capitalisme numérique : la préférence pour le contrôle
Le capitalisme numérique est traversé par un paradoxe selon lequel la montée en compétences et la complexification des tâches n’aboutit pas à une plus grande maîtrise par les salariés sur le processus de travail, mais à une…