Travail invisible : quand tombent les masques

Travail invisible : quand tombent les masques

Le présent article, qui cherche à porter et comprendre la frustration de certaines couturières, trouve son point de départ dans un échange entre les employé.e.s de l’ARC et les animatrices et participantes de l’atelier de couture et citoyenneté la Boîte ARC’oudre…

Faudra-t-il les laisser mourir ?

Combat des blouses blanches

Il y a quelques mois en Belgique, des travailleur·euse·s du secteur médical entamaient un combat qui allait les mobiliser plusieurs mois et les mener (jusqu’ici) à un succès relatif. Nous avons décidé de soutenir cette mobilisation, car elle souligne les effets de la politique ultralibérale sur les soins de santé…

Du sujet politique en éducation permanente. Quelle définition pour quels enjeux ?

Du sujet politique en éducation permanente

« Précaires », « pauvres », « milieux populaires », « exclus », « défavorisés », « démunis » … sont autant de catégories sociales dont l’usage est commun mais qui, dès qu’on y regarde de plus près, n’échappent pas au flou descriptif dès lors qu’il s’agit d’expliciter les rapports sociaux qui sous-tendent ces conditions subalternes…

La petite bourgeoisie nouvelle est-elle la classe associative ?

La petite bourgeoisie nouvelle est-elle la classe associative ?

Si la majorité de ses acteurs savent ou pensent savoir ce que « public populaire » signifie (telle est souvent la définition de leur « public cible »), le champ associatif énonce plus rarement son propre profil sociologique et sa classe sociale d’appartenance dominante. Cela fonde pourtant un manque réel…

Apprentissage et production du savoir en éducation permanente

Apprentissage et production du savoir en éducation permanente

La réticence à l’égard de la forme scolaire en éducation permanente se traduit parfois en une réticence à l’égard du savoir tout court. Dans cette analyse, nous défendrons l’importance de l’apprentissage du savoir en éducation permanente, tout en identifiant dans la possibilité que son destinataire oppose un refus au savoir proposé…

Le stade « UBER » du capitalisme et le travail

Le stade « UBER » du capitalisme et le travail

De quoi parlons-nous lorsqu’on évoque l’ubérisation de la société ? Parce qu’il n’est pas forcément facile d’identifier les processus sociaux amorcés par l’irruption de plateformes numériques telles Uber ou Deliveroo, cette analyse entend contribuer à une meilleure compréhension de ce phénomène…

La fast-fashion : voir au-delà des fétichismes pour agir

Fast fashion et action

Aujourd’hui, environ 130 milliards de pièces de vêtement sont produites chaque année dans le monde. Mais comment ce secteur industriel, régulièrement entaché par des scandales sociaux et environnementaux, continue-t-il à exister et même à s’étendre comme il est ?

Digitalisation et société : concepts et enjeux critiques

Digitalisation et société

De quoi parle-t-on quand on parle de digitalisation de la société ? Derrière ce signifiant flou, adresse-t-on ce concept à l’économie digitale de notre société, ou bien veut-on désigner par-là un tournant social et politique plus large ?

Les droits collectifs entre État national-social et mouvements sociaux

Droits collectifs et mouvements sociaux

Afin de ressaisir la dimension collective de l’institution du droit social, cette analyse critique l’idée selon laquelle le droit social serait simplement octroyé par l’État à des individus en fonction de leur statut afin de contrer la tendance de l’économie de marché à dénouer tout lien social…

Du corps au contrôle : enjeux de la corporéité dans le capitalisme contemporain

Du corps au contrôle dans le capitalisme contemporain

De l’oppression à la domination, les puissances du corps sont, peut-être aujourd’hui plus que jamais, au centre de ce qui à la fois rend docile au pouvoir et permet d’y résister. Le capitalisme contemporain, néolibéral, se configure comme un paradigme qui, parfois avec une violence et un sadisme sans précédent historique…

De quels problèmes l’obsolescence programmée est-elle le nom ?

Obsolescence programmée

La problématique de l’obsolescence programmée est aujourd’hui au centre de nombreuses mobilisations militantes et citoyennes. Il n’est pourtant pas évident de repérer dans cet ensemble comment cette pratique joue un rôle clé dans le fonctionnement des sociétés capitalistes contemporaines…

Éducation et décolonisation de la pensée

Éducation et décolonisation de la pensée

Cette analyse relève les impasses des luttes contre le racisme qui se basent exclusivement sur l’éducation et qui réduisent ainsi le racisme à un effet de la bêtise ou de l’ignorance. Le racisme y sera plutôt compris comme le résultat d’une structure socio-historique…

Pour une contre-convergence des luttes face au fémonationalisme

Fémonationalisme et contre-convergence des luttes

Cette analyse vise à interroger l’idéal de la convergence qui s’impose aujourd’hui aux luttes pour l’émancipation. Nous soutiendrons que, loin de se plier immédiatement à l’injonction à la convergence, il faudrait d’abord se rendre attentifs à la manière dont se constituent des convergences qui reproduisent des formes de domination…

La face cachée de la culture écrite : sous l’écrit, le scriptural

La culture de l'écrit

Associer automatiquement l’écriture (l’acte technique, le passage par l’écrit) à la mise en place d’un processus intellectuel particulier (la pratique réflexive, analytique et abstraite) est monnaie courante en éducation permanente comme ailleurs. Cette équation est-elle fondée ou caricaturale ? Sur quels savoirs et quelles représentations repose-t-elle ?

Prison et confiscation de l’espace-temps personnel : le détenu, un objet d’emprise ?

Prison, détenus et confiscation de l'espace temps

Analyse 2017 – Les violences, les traitements dégradants, les suivis médicaux déficients, les risques sanitaires et les problèmes de trafic sont loin d’être sortis de prison. Ceci peut laisser penser que la question du quotidien carcéral et de ses effets sur les détenus n’est pas urgente. Or, ce quotidien rompt brutalement avec les besoins et caractéristiques fondamentaux de l’humain, notamment en ce qu’il empêche toute appropriation subjective de l’espace-temps. C’est pourquoi, dans cette analyse, nous proposons de mener une réflexion sur les conséquences de cette confiscation de l’espace-temps personnel, en nous basant sur les témoignages de travailleurs sociaux du milieu carcéral.

L’État social actif et ses pauvres. Réflexions sur la dimension culturelle des politiques d’activation

État social actif et politiques d'activation

Quel lien existe-t-il entre l’État social actif et les franges précarisées des publics populaires, auxquelles s’adressent les opérateurs d’éducation permanente ?
L’État social actif ne fait-il que gérer la pauvreté, comme il le prétend, ou ne contribue-t-il pas aussi à la créer activement et la reproduire ? Et, de manière plus
spécifique, quel est l’impact culturel des politiques dites d’activation sur les publics en question ? En proposant une définition de la pauvreté comme oppression
et en soulignant la dimension nécropolitique des politiques d’activation, la présente étude tente de donner un sens à cette grande expérimentation avec la
vie des populations pauvres et précarisées qu’est l’État social actif.

L’espace publicitaire – de l’hégémonie culturelle de la marchandise – Autour des luttes pour la réappropriation de l’espace public

Espace publicitaire vs espace public

« L’opinion publique, cette force insaisissable et toute-puissante, de laquelle personne ne peut s’affranchir, est dominée par la Publicité »
Jules Arren – Comment il faut faire de la publicité (1912, Paris)

Quelle capacité a-t-on, comme usager, pour résister à l’appropriation massive de l’espace public par les logiques de promotion et de publicité ? Plus précisément, n’y a-t-il pas une altération fondamentale de notre capacité critique dans cette exploitation privée de notre attention, formant ainsi une relation de domination où la logique de la marchandise est imposée unilatéralement à la société civile ? Cette analyse propose d’analyser cette problématique en montrant comment, à travers la transformation de l’espace public en espace publicitaire, ce qui apparaît comme un simple canal de communication diversifié et démocratique (l’espace public) devient le territoire exploité d’une hégémonie culturelle de la marchandise et de sa consommation. Elle propose en outre d’évaluer de façon critique les initiatives de réappropriation de l’espace public qui luttent contre la publicité et ses effets pervers.

Toute mixité est-elle bonne à prendre ?

Mixité et diversité culturelle

Dans le cadre d’une réflexion sur la question de la diversité menée en partenariat avec l’Université Populaire d’Anderlecht s’est, rapidement, posée la question de la mixité entendue comme injonction récurrente des politiques sociales et culturelles encadrant les milieux associatifs. Bien plus, l’idéal de mixité et de diversité multiculturelle se révèle être très mobilisateur pour toute cette « classe d’alternative » que constituent les travailleurs du socio-culturel, les conduisant parfois à méconnaître les présupposés et les inégalités que déguise ce même idéal. Quels sont ces présupposés ? Peut-on les dépasser et conserver quelque chose d’une telle idéologie ? Injonction à la mixité et autonomie sont-elles compatibles ? Tel est l’objet de cette courte réflexion, critique et introductive.

La mémoire collective émancipée : se soustraire à la souveraineté du patrimoine

Mémoire collective et patrimoine

Mémoire collective et patrimoine sont des notions qui sont loin d’être neutres. Elles sont, en effet, le support de problématiques sociétales clivantes. Dans leur tension avec la construction des identités majoritaires et minoritaires, et dans le rôle prépondérant qu’elles prennent dans la transmission des balises historiques significatives, elles doivent être saisies dans leur impact sociétal. Quel lien ont-elles avec la gentrification des quartiers populaires ? Avec l’histoire coloniale ou avec l’histoire de l’immigration ? Cette analyse propose, à ce titre, d’analyser la construction de la mémoire collective et du patrimoine comme celle de la possibilité d’une culture commune et collective.

Le travail, langue d’Ésope de l’économie ?

Travail et économie

Dans un contexte où de plus en plus de débats et de spéculations autour du travail et du rôle qu’il joue au sein de l’économie voient le jour, Paul Löwenthal tente une déconstruction des discours et mécanismes simplistes qui sont évoqués à ce sujet, notamment par nos dirigeants politiques, et nous invite à considérer le travail dans toute sa complexité, c’est-à-dire dans la duplicité de son exploitation historique : comme aliénation fondamentale des forces et capacités humaines d’une part, et comme condition sine qua non pour assurer la survie et la reproduction des systèmes humains d’autre part.
En d’autres termes, il s’agit de comprendre la double nature du travail : comme coût et comme ressource de l’économie. Suivant l’orientation choisie, les outils critiques qui envisagent cette matrice sociétale peuvent faire émerger des enjeux très différents : comment penser alors les orientations fondamentales de l’économie capitaliste contemporaine à partir de cette double nature du travail ?