Liminal spaces et déterritorialisation
À l’heure où le réseau planétaire des technologies numériques s’est pleinement intégré dans nos vies, au point de nous faire accepter l’idée d’une réalité « augmentée », l’infrastructure dans laquelle le monde du capitalisme numérique nous pousse à vivre génère des sentiments ambivalents. La présente analyse, en croisant
Réalisme capitaliste et alternatives
Cette étude a pour objectif de proposer une réinscription des luttes écologiques et de la recherche d’alternatives au système capitaliste dans l’expression des tensions au cœur de la mise en récit des désirs capitalistes et
Contre la résilience et son monde
En biologie, l’adaptation est une caractéristique essentielle du vivant. Mais lorsque les capacités adaptatives d’un individu ou d’une société sont labellisées sous le terme de « résilience » et font l’objet d’un vaste discours de
Au nom de quoi la lutte se forme ?
Dans une ambiance de frustration générale face à l’inaction climatique, cette analyse cherche à observer ce que l’on peut apprendre du fonctionnement de notre société et de la prise que nos opinions ont réellement sur la conduite de
ZAD partout, une stratégie révolutionnaire
Un temps populaire auprès des militants écologistes et révolutionnaires, les Zones À Défendre (ZAD) soulèvent pourtant différentes questions sur leur capacité à profondément changer les rapports sociaux. Le caractère par définition local de ce type de lutte, ses rudes contraintes
Déchets textiles et économie circulaire
La question de l’avenir des vêtements dont on se sépare nous amène à considérer le rôle des grandes marques à l’initiative de ce qui finit par devenir un déchet textile. C’est à l’industrie de la seconde main, prise dans l’économie circulaire, qu’incombe dans un premier temps la gestion et le traitement des vêtements dont les gens se
Construire la « classe qui souffre le plus ».
L’allomorphisme, défini par le Syndicat des immenses comme « la propension à estimer que telle situation, inenvisageable, inacceptable, insupportable ou invivable pour soi, est envisageable, acceptable, supportable ou vivable pour l’autre[1] », serait l’un des motifs expliquant la persistance – ahurissante – du sans-chez-soirisme contemporain. Cette intuition fondamentale nous a semblé être particulièrement
Grève des loyers : le locariat comme rapport d’exploitation
Cette étude prend comme point de départ un appel la grève des loyers, en plein Covid-19, à Bruxelles. Cet appel est resté lettre morte. Pourquoi un tel échec ? C’est à cette question que tente de répondre l’entretien réalisé avec des membres actifs du collectif à l’origine de l’appel à la grève des loyers.
Coliving, financiarisation du logement et failles juridiques
Dans cet entretien, Charlotte Casier, géographe à l’ULB, nous donne un aperçu d’une des formes récentes que peut prendre la marchandisation du logement : le coliving. Casier nous présente les résultats de son enquête sur un objet jusque-là peu étudié et qui permet de mieux comprendre les dynamiques actuellement à l’œuvre sur le marché du logement.
Projet de cohésion sociale : forcer la paix ou construire la lutte ?
Cet entretien nous donne un éclairage sur la situation dans les logements sociaux bruxellois, à travers un regard situé : celui d’un ancien assistant social qui travaillait dans un projet de cohésion sociale (PCS). Les PCS sont des dispositifs d’accompagnement social qui visent à rendre plus harmonieuse la cohabitation, …
17 mots pour en finir avec le sans-chez-soirisme
À la fois analyse et manifeste, le texte ambitionne d’élucider une énigme : pourquoi le sans-chez-soirisme explose en Belgique et implose en Finlande ? Pour que les Belges deviennent des Finlandais comme les autres, il suffit de les convaincre que le sans-chez-soirisme n’est pas une fatalité, ni même un « problème social », mais un « choix de société »…
L’économie du télétravail
Quels sont les processus sociaux et économiques qui sous-tendent le télétravail comme modalité de mise au travail dont l’essor depuis la pandémie de la Covid-19 a été spectaculaire ? Et en quoi peuvent-ils être comparés à ceux façonnant des situations de travail elles-mêmes redéfinies par la digitalisation ?
Ne jetons pas le travail avec l’eau de la critique
Quarante ans de néolibéralisme ont transformé le travail, qui se caractérise aujourd’hui par l’atomisation, la tâcheronisation et la nomadisation des travailleurs. Mais la crise du covid-19 a réveillé la critique du travail, y compris de la part d’une partie des travailleurs. Une critique qui semble rejeter les contraintes collectives du travail,
De l’administration électronique à la privatisation numérique
Le passage d’un accueil au guichet et de démarches administratives sur papier à des services en ligne est un processus qui s’est déployé sur plusieurs années. Nous vivons aujourd’hui la dernière phase de généralisation de ces démarches. Il devient nécessaire alors de prendre en compte ceux qui sont les plus éloignés des pratiques
Quand le digital s’attaque au travail social
Lorsque ce sont les travailleurs des services et des administrations publiques qui passent au télétravail, on assiste à une digitalisation du guichet social aux effets délétères. Alors que les travailleuses et travailleurs sociaux sont forcés de devenir officieusement des sous-traitants des services qui refusent dorénavant de prendre en charge l’accueil et l’accompagnement des usagers
Résistances tactiques en contexte de travail numérique
Cet article vise à souligner l’importance d’analyser des formes tactiques de résistance au travail, plus spécifiquement dans le cas de chauffeurs d’Uber et des influenceuses d’Instagram en tant que cas représentatifs de l’économie des plateformes numériques. Je m’attarderai plus précisément ici à une tactique de résistance collective
BruZelle : précarité menstruelle et associative
« Brisons les tabous. Changeons les règles ! » : voilà le mot d’ordre de BruZelle, une association belge qui œuvre à la lutte contre la précarité menstruelle depuis 2016 notamment en organisant des collectes et des distributions de serviettes menstruelles jetables.
Penser et combattre les dominations structurelles
Cette étude propose une critique des concepts de discrimination et de privilège qui sont souvent mobilisés pour penser les phénomènes d’inégalités et de dominations sociales (racisme, sexisme, inégalités de classes, etc.). En montrant que ces notions et certains de leurs usages au sein des milieux associatifs…
Les limites de l’individualisation des dominations
Cette analyse propose une définition et une critique de l’individualisation des dominations qui a cours dans certains usages militants des notions d’intersectionnalité et de privilèges. Que désigne-t-on par une telle « individualisation des dominations » ? Quelles en sont les limites, tant sur un plan théorique que stratégique ?
Par-delà le couple discrimination-privilège
On reproche souvent aux concepts de discrimination et de privilège de ne se concentrer que sur la dimension « micro » ou individuelle des inégalités, alors qu’ils permettent en réalité de nommer l’existence de rapports sociaux et de rendre visible l’effet des structures dans la vie quotidienne. Pour autant, ils ne suffisent pas pour comprendre la manière dont le pouvoir fabrique des subjectivités, ni comment les individus y résistent.
Née de la lutte
Contrairement à la critique d’autres formes de pouvoir comme le capitalisme ou le patriarcat, la critique du racisme est souvent dépourvue d’une description claire et univoque de l’opération qui définit le racisme en propre. S’opposant à une telle indétermination conceptuelle, cet article s’inspire des philosophes africains-américains contemporains Leonard Harris et Tommy Curry qui définissent le racisme comme fondé sur des opérations d’abrègement de la vie ciblant des populations perçues comme abjectes ou indignes.
Penser la fracture numérique ou la résistance à la numérisation ?
La massification du recours aux technologies informatiques accentue des inégalités sociales déjà bien présentes. La notion de fracture numérique et les politiques d’inclusion ou d’appropriation focalisent l’attention sur des « victimes » que l’on pourrait sauver. Néanmoins, si nous changeons de point de vue, nous pouvons voir ces personnes comme des acteurs et actrices politiques qui remettent en question la numérisation elle-même, et pas seulement la manière dont ils et elles devraient s’y adapter.