Gouvernementalité et déni de matérialité

Illustration du texte d'un entretien entre Benoît HALET et Tyler REIGELUTH

Dans L’intelligence des villes, Tyler Reigeluth se propose, selon ses propres termes, de « défétichiser le désir d’automaticité et de dématérialisation qui envoûtent les conceptions de l’intelligence urbaine. ».
En effet, le déploiement de la ville intelligente reposerait, dans cette perspective, sur un triple refoulement : de la matérialité – le plus explicite – d’abord, de l’historicité et, enfin, des particularismes, des idiosyncrasies de chaque ville au profit d’une image de la ville générique. Or, la vie urbaine, de la conception à la gestion, dépendrait fondamentalement de notre conception de l’intelligence, conception que le retour du refoulé ne manque pas de bouleverser.
En questionnant la smart city, Tyler Reigeluth nous donne à voir le dispositif numérique hors du « monde virtuel » auquel on le confine parfois indûment. Le déni de matérialité sur lequel repose l’idéal de la smart city permet de tisser des liens entre aménagement urbain, culture technique et médias 2.0 dans une perspective de modulations des désirs et des pratiques, c’est-à-dire de façonnage de subjectivités.

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